Ceci a pour effet de conférer au Laboratoire de géophysique de l’Université du Luxembourg (LGUL), la possibilité de détenir et de pouvoir disséminer la mesure du « g », la valeur de référence de la gravité terrestre. Le LGUL dirigé par le Pr. Olivier Francis, qui s’était déjà forgé depuis plusieurs années une réputation internationale par la qualité de ses travaux sur la gravimétrie et ses applications en géophysique, devient ainsi également un acteur important du développement de l’infrastructure nationale de métrologie au Luxembourg. L’ILNAS et l’UNI ont signé dernièrement un accord de collaboration dans ce sens.
Intercomparaisons de gravimètres absolus à Belval
La valeur de référence du « g »
Les gravimètres absolus, qui sont les étalons de référence pour la mesure du « g », sont des instruments d’une extrême précision de l’ordre de quelques microgals (1 microgal = 10-8 m/s2). Ce sont des étalons dit « primaires », c’est-à-dire des instruments qui matérialisent une unité de référence du système international (SI) avec le plus haut niveau de précision. Il n’existe qu’une cinquantaine d’instruments de ce type dans le monde. Pour s’assurer de la justesse de ces appareils, on procède régulièrement à des comparaisons avec plusieurs autres instruments en mesurant une valeur commune stable. Cette opération est appelée inter-comparaison. On s’assure ainsi que ces étalons donnent toujours la valeur la plus juste par rapport aux autres.
Les dernières inter-comparaisons
Les dernières inter-comparaisons ont été organisées par l’UNI du 3 au 12 novembre 2015, à Belval dans la nouvelle Halle des essais, récemment inaugurée par le Fonds-Belval. Près de quarante scientifiques venus de plus de 15 pays du monde ont été accueillis dans la nouvelle cité des sciences de Belval pour comparer les résultats de leurs gravimètres.
Pourquoi la gravimétrie suscite-t-elle autant d’intérêt auprès des scientifiques ?
Eh-bien c’est principalement pour deux raisons : La première est qu’elle est une donnée utilisée dans la modélisation des résultats de recherche en géophysique, par exemple pour la surveillance de la fonte des glaces aux pôles liée au réchauffement climatique, ou encore la prédiction des inondations ou des sècheresses. L’autre raison est la redéfinition prochaine du kilogramme, qui est à l’heure actuelle toujours matérialisée par un artefact, le kilogramme étalon du Pavillon de Breteuil, un cylindre de métal dont la valeur malheureusement dérive dans le temps de manière incontrôlable. Celui-ci devra être bientôt remplacé par un instrument sur lequel travaillent encore les scientifiques, appelé la Balance du Watt, qui a besoin d’une valeur du « g » la plus précise possible pour reproduire la nouvelle unité du kilogramme avec une précision bien plus grande que celle fournie par l’artefact