Dans les années à venir, une nouvelle informatique, fondée sur les propriétés des particules quantiques, capables d'être dans deux endroits à la fois ou de s'influencer à distance, promet de transformer le monde du calcul, du traitement de l'information, des télécoms, de la modélisation, de la médecine ou encore de la biologie. L’Institut européen des normes de télécommunications (ETSI) comporte deux groupes de travail s’attaquant aux problématiques du Quantum Computing et couvrant les aspects de sécurité et de cryptographie quantiques.
Aujourd’hui, la technologie quantique mobilise de nombreux pays et la plupart des entreprises du secteur high-tech. Dans un avenir proche, une nouvelle génération de machines de calcul devrait ainsi voir le jour, capable de résoudre en quelques instants des problèmes dont le traitement demanderait aujourd’hui un temps de calcul supérieur à la durée de vie de l’Univers. Elles pourraient permettre, par exemple, de simuler très précisément des réactions chimiques pour analyser des phénomènes biologiques, développer de nouveaux médicaments ou considérablement améliorer la performance des intelligences artificielles.
Cependant, hormis les extraordinaires avancées scientifiques que permettront les ordinateurs quantiques, une nouvelle problématique de taille s’impose. La plupart des algorithmes de cryptographie existant s’appuient sur la technologie des machines actuelles et donc ne tiennent pas compte des effets quantiques. Le principe fondamental de tels algorithmes est que le temps de calcul à mettre en œuvre pour casser la clé de cryptage est trop long par rapport à la durée de vie de la clé. Cependant, grâce à la capacité d’utilisation des différents états des particules, les ordinateurs quantiques pourraient résoudre très rapidement des calculs matriciels qui sont aujourd’hui quasi-insolubles. Ainsi, un algorithme de cryptographie qui ne serait pas « Quantum-safe » (c’est-à-dire résistant à une technologie quantique), serait facilement vulnérable face à une machine quantique. C’est le cas par exemple des algorithmes utilisés par les systèmes de paiement bancaires ou encore les systèmes actuels de cryptage de nos réseaux sans fils.
L’ETSI a donc mis en place deux groupes de travail afin de définir les standards d’une nouvelle génération d’algorithmes de cryptographie et d’échange de clé, qui par leur conception même ne seront pas impactés par la technologie quantique. Ces groupes sont le Quantum Key Distribution group (QKD) et le Quantum-safe Cryptography group (QSC). Par ailleurs, le groupe QSC organise un workshop du 19 au 21 septembre 2016 à Toronto pour présenter l’avancée des travaux concernant les algorithmes « Quantum-safe » et permettre aux experts d’échanger sur les méthodes de transition des infrastructures et des entreprises vers un environnement quantique.
Il est à noter également que l'Union européenne a lancé en mai le « Quantum manifesto », feuille de route pour le développement de toutes les technologies quantiques et de nouveaux paradigmes en apprentissage automatique et en intelligence artificielle. Le manifeste quantique est associé à une initiative phare dotée d'un financement d’un milliard d'euros pour les années à venir.
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